UNE TRÈS RUDE MAIS MAGNIFIQUE ASCENSION
C'est au départ des isolées et reculées fermes du Schneeberg (alt. 750 m), que je vais démarrer cette nouvelle randonnée pédestre. Après avoir très longuement visité la crête rocheuse du Muehlberg, sise au-dessus d'Obersteigen, je vois qu'il me reste encore pas mal de temps, afin de monter un peu plus haut, dans la vaste forêt de Wangenbourg-Engenthal. Depuis lesdites fermes du Schneeberg, je vais mettre le cap sur le sommet du même nom, constituant le point culminant de la vallée de la Mossig, avec ses 961 mètres. Pour accomplir cette ascension, plutôt rude, je vais opter pour la montée directe au col forestier du Schneeberg, via le sentier suivant la ligne de coupe. Je dois suivre les balises du plus jaune. Les rocailles affleurantes et les racines noueuses et tentaculaires sont légion sur ce magnifique petit sentier, ce qui ne facilite pas la progression. Cependant, la beauté de la forêt résineuse, compense cette difficulté du terrain. Vous êtes ici, au royaume des épicéas, des douglas et surtout, des sapins ...
Au niveau du col forestier du Schneeberg (alt. 868 m), je ne vais pas suivre le tracé habituel du GR 53 rectangle rouge (tout droit), mais celui, moins emprunté, du drapeau rouge rayé de blanc. C'est une variante du GR 53, qui chemine sur les crêtes sommitales et qui relie en direct, le Schneeberg au Nord-Est et le Donon au Sud-Ouest, entre eux. Entre ces deux extrémités, ledit sentier passe respectivement, par : le Baerenberg, le Hoellenwasen, le Urstein, l'Eichkopf, l'Elsassblick, le Grossmann, l'Altmatt, le Narion, ainsi que la Baraque Carrée.
Je vais sinuer sur le flanc occidental du sommet du Schneeberg et me diriger tout droit au Sud, vers le sauvage Baerenberg. Toute cette partie de la crête sommitale est aujourd'hui une réserve biologique domaniale, classée et protégée, car contenant le rarissime et très menacé coq de bruyère. Son autre nom est grand tétras ... Au niveau d'un gué de chasseurs très aérien, je vais avoir droit à un séduisant panorama, vers l'Occident, sur le vaste plateau lorrain, dans les alentours de Sarrebourg et de Blâmont. La forêt, remarquable certes, porte encore les nombreuses balafres, de la tragique tempête Lothar de fin 1999 ... Beaucoup de bois mort git encore au sol et certaines portions de sentiers ne sont même pas encore dégagées. En certains endroits, la végétation est devenue tellement dense, bordélique, qu'il vous sera totalement impossible de vous frayer un passage. D'autant plus, que le massif du Schneeberg est très réputé, pour les redoutables tiques ! Ne rencontrant pas un seul chat, je vais établir ma première halte à ce gué de chasseurs, avec la jolie vue sur le plateau lorrain.